NORD-EST TOULOUSAIN EN TRANSITION

 

COVID 19 : crise sanitaire et urgence climatique

Mercredi 22 Avril 2020
COVID 19 : crise sanitaire et urgence climatique
Quel impact pour le climat ?

Pour le climat, il y aura un « avant » et un « après » COVID 19. En ralentissant l’activité économique d’une grande majorité de pays, la pandémie a également contribué à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique.
 
Cette accalmie ne pourrait être que de courte durée à moins que la crise sanitaire que nous traversons ne provoque une prise de conscience collective.
 
Plus de trois milliards d’êtres humains confinés, des milliers d’usines à l’arrêt, des transports paralysés, la pandémie pèse lourdement sur les économies mondiales avec comme corollaire inattendu une chute impressionnante des émissions de gaz à effet de serre. C’est le seul aspect positif de cette catastrophe mondiale, mais qui pourrait lorsque l’humanité sera sortie du tunnel déboucher sur une prise de conscience mondiale de l’absolue nécessité de changer les systèmes.
 
Le phénomène de baisse des émissions de gaz à effet de serre est particulièrement visible en Chine. En janvier et février, la concentration de dioxyde d’azote (gaz très toxique émis par les véhicules et les industries) a chuté de 30 à 50% dans les grandes villes chinoises par rapport à la même période de 2019. La pandémie aurait conduit à la réduction de 200 millions de tonnes de rejet de CO² selon les chercheurs du Centre de Recherche sur l’Energie et la Qualité de l’Air. Selon le climatologue Philippe GAIS, « la crise du COVID 19 apparait comme une preuve supplémentaire face aux climato sceptiques et tous ceux qui croient encore qu’il n’existe pas de corrélation entre les activités humaines et le taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. ».
La lutte contre le virus a transformé radicalement l’air respiré par les Chinois.
Ce constat de baisse de la pollution atmosphérique n’est pas spécifique à la Chine. Il s’observe dans plusieurs régions du monde. Dans la vallée du Pô en Italie, la chute des émissions de dioxyde d’azote est considérable.
 
Certes il y a encore beaucoup d’incertitudes. La relance économique qui fera suite à la pandémie pourrait s’avérer particulièrement polluante : la Chine pourrait décider de rouvrir ses centrales à charbon et différents pays faire le choix d’investissements dans les énergies fossiles.
Toutefois, il y aura un « avant » et un « après » COVID 19 du point de vue climatique.
L’épidémie et les mesures de confinement sont en train de créer un choc psychologique dans nos sociétés.

Et demain, vers quel monde voulons-nous aller ?


Et si nous mettions à profit cette période si particulière de confinement pour réfléchir : réfléchir sur ce qui fait sens, sur notre vision du monde, sur les changements que nous sommes prêts à accepter, sur ceux que nous devrons accepter. La crise sanitaire que nous vivons aujourd’hui doit nous faire prendre conscience des limites de nos économies, de nos systèmes alimentaires, de nos systèmes de santé. Elle doit nous interpeller sur une autre urgence : l’urgence climatique. Les chiffres sont souvent plus parlants que de simples phrases : 900 millions de personnes souffrent de malnutrition : un réchauffement du climat de + 1°C signifie 10% de perte du rendement agricole mondial. Avec un réchauffement de + 5°C, c’est 50% du rendement agricole qui sera perdu à l’horizon 2100 avec une population estimée à 12 milliards de personnes.
Aujourd'hui, on sait que l'on ne pourra pas stopper le réchauffement climatique à 2° C de plus. Il faut tenter de freiner le réchauffement à moins de 5°C. Nous voyons déjà les effets de cet emballement du climat avec la fonte des glaciers, les monstrueux incendies de 2019 en Autralie, les tornades, les pluies diluviennes, les sécheresses à répétition. Nous sommes face à une urgence absolue.
Ce premier constat établi, il faut arrêter la politique de l'autruche, dépasser le stade de l'individualisme, des peurs, des regrets et de la culpabilisation pour passer à celui de la RESPONSABILISATION.
LA TRANSITION ECOLOGIQUE C'EST MAINTENANT : nos modes de vie individuels doivent changer, nous devons apprendre à nous adapter aux changement majeurs qui arrivent, nous devons apprendre à être résilients, nous devons réinterroger nos besoins, nous devons reprendre le contrôle de notre alimentation par les circuits locaux, courts, bio, de notre argent par les banques locales et coopératives, de de nos déplacements par les modes doux, le covoiturage, l'auto partage, de nos énergies, de nos modes de travail.
Même si 2050 nous parait très loin, même si nous avons du mal à nous sentir concernés, nous avons le devoir de changer pour que nos enfants, nos petits-enfants, les générations futures aient un futur et que ce futur soit acceptable.
Une transition collective est possible : nous pouvons le faire dès à présent ou attendre d'être au pied du mur quand les glaces de l'Arctique auront finies de fondre.

SUBIR OU CHOISIR ? LA DECISION NOUS APPARTIENT.


 
Article écrit par Françoise Bouterre pour SAINT JEAN & CO EN TRANSITION

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