Les zones de gratuité : des espaces pour changer notre regard sur la consommation

Une zone de gratuité ce n’est pas un vide-greniers : il n’y a rien à acheter.
Ce n’est pas non plus un troc car il n’y a pas d’échange.
Une zone de gratuité c’est un espace où chacun peut déposer ce dont il n’a plus besoin (à condition que l’objet soit propre et réutilisable), et où chacun peut prendre ce qu’il veut même s’il n’a rien déposé.
Le concept apparait à la fin des années 60, à San Francisco. Un groupe d’activistes issus du théâtre avant-gardiste incarnant la contre-culture américaine, appelé les Diggers (nom issu d’un groupe de paysans de l’Angleterre de Cromwell qui avaient squatté des terres seigneuriales), propose tous les jours des repas gratuits pour les jeunes de la génération « flower power » qui arrivent de tous les États-Unis vers la Côte Ouest, et pour les populations défavorisées de San Francisco. Ils bouleversent les frontières établies entre le politique et le culturel, la sphère personnelle et la sphère publique, dans ce qu’ils appellent le « libre cadre de références », autour de quelques idées et pratiques simples : la gratuité, la ville libre, la possession de la rue et des espaces publics.
Une zone de gratuité recoupe plusieurs concepts :
- Elle abolit toute relation commerciale : elle fonctionne sans argent, sans troc. Les objets sont sans propriété fixe. L’usage devient plus important que la propriété. On y dépose ce que l’on veut, on y prend ce dont on a envie.
- Elle est aussi une façon de donner une seconde vie aux objets. L’ADEME estime qu’en pratiquant le réemploi, on peut éviter 13 kg de déchet par personne et par an. On économise également les matières premières et l’énergie nécessaires à la fabrication et au transport de nouveaux objets. Enfin on développe la solidarité. Depuis la crise de 2008, une autre manière de consommer apparait : une consommation plus collaborative, basée sur le partage.
- Elle est enfin une autre façon de se réapproprier l’espace public et d’y créer de la solidarité, de l’échange, du lien entre voisins, habitants d’un même quartier, d’un même village.
Ce nouveau mode de consommation nous interroge sur les notions de propriété, d’argent, de don.
Est-ce la possession qui rend l’objet attrayant et utile ou seulement l’usage que l’on va en faire ?
Et si la zone de gratuité était tout simplement une auberge espagnole, où en plus des objets, on trouverait partage et solidarité ?
Si vous voulez tenter l’expérience d’une consommation différente, nous vous invitons à la première zone de gratuité organisée par l’Association Saint-Jean & Co en Transition. Elle se tiendra sur le marché de plein vent, Place François Mitterrand à Saint-Jean le samedi 30 novembre 2019 matin.
Vous avez des objets dont vous ne vous servez plus, qui fonctionnent ?
Vous cherchez un objet particulier sans avoir l’envie de l’acheter ?
Venez nombreux pour partager, échanger, se rencontrer.
Article écrit par Françoise Bouterre pour Saint Jean & Co en Transition.Partagez sur les réseaux sociaux
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